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#FeminaOpinion: la menace du revenge porn

#FeminaOpinion: la menace du revenge porn

La carrière de l'actrice Mischa Barton risque d'être mise en péril si la sextape était publiée.

© Getty

Utiliser le sexe comme une arme et un moyen de se procurer un maximum d’argent? C’est ce qu’un ex-amant de l’actrice Mischa Barton a décidé de faire. Le «Daily Mail» révèle que ce dernier propose une sextape de la star pour 5 000 000 dollars, à vendre au plus offrant. Oui, ça donne envie de vomir: les femmes sont encore aujourd’hui l’objet de menaces, car elles ont une sexualité.

Le revenge porn, une forme d'agression sexuelle

Comble du dégoût? La vidéo en question a été tournée à l’insu de la comédienne. Son avocate, Lisa Bloom, a immédiatement publié un communiqué sur Twitter, indiquant que «Mischa Barton ne consent à aucune sorte de divulgation de ces images. Elle pense qu’elles ont été enregistrées sans qu’elle s’en rende compte.»

Et de poursuivre ainsi:

Il y a un nom qui qualifie ce genre de conduite dégoûtante: le revenge porn. Le revenge porn est une forme d’agression sexuelle et, en Californie, il s’agit d’un crime. Nous ne laisserons pas cela passer.

Pas de peine légale en Suisse

Il est erroné de penser que ces histoires de «vengeance par le porno» concernent uniquement la stratosphère hollywoodienne. Du moment où nous sommes sexuellement actives, cela peut nous arriver à nous aussi. Un ex malveillant qui, après une rupture, n’hésite pas à balancer des photos ou vidéos à caractère sexuel sans le consentement de la personne en question? A l’heure des réseaux sociaux, cela aboutit forcément à de dramatiques conséquences.

En Suisse, celui qui viole ainsi l’intimité d’une autre personne sur la place publique n’encourt aucune peine pénale. François Charlet, juriste spécialisé en droit des technologies, l’explique sur son blog:

Le revenge porn ne dispose pas d’un article précis du Code pénal et ne semble pas punissable pénalement, ce qui est préoccupant (…) En Suisse, seule la voie d’une action civile pour atteinte aux droits de la personnalité semble être envisageable. A l’instar de la France, nos autorités n’envoient pas un signal très heureux en la matière et il conviendrait que le Parlement fédéral fasse modifier le Code pénal afin qu’il reflète la réalité de la société et des actes détestables qui y sont commis et qui devraient être punis.

Des répercussions gravissimes

Car on le sait: tout ce qui est publié sur Internet ne meurt jamais. Les images de Mischa Barton vont tourner et lui causer de graves préjudices. Et tout cela «à cause d’un connard qui a décidé que son corps avait un prix», note «Madmoizelle». A cause de notre société, qui ne pourra s’empêcher de s’en emparer et d’associer l’actrice à ces dernières, inlassablement. A cause des internautes qui, cachés derrière leurs écrans, voudront absolument les voir. Comme si Mischa Barton n’était pas une personne, mais une simple enveloppe de chair que l’on a hâte de regarder dans l’un des instants les plus intimes qui soient.

Comment agir pour éradiquer de phénomène? En boycottant les sites qui auront fait le choix de livrer le corps de l’actrice au web. En éduquant nos enfants au consentement et au respect. En étant intransigeant envers celles et ceux qui utilisent le sexe comme un moyen de vengeance ou pour se faire de l’argent. En enjoignant nos politiciens à agir pour mettre en place une loi punissant ces crimes 2.0. Pour qu’enfin, avoir une sexualité lorsque l’on est une femme ne soit plus synonyme de danger.


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