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«Wonder Wheel» de Woody Allen, le film de toutes les polémiques

Wonder Wheel

Au centre de cette intrigue se trouve Ginny, une mère de famille quadragénaire (incarnée par Kate Winslet), pour qui Woody Allen a écrit le rôle.

© DR

Accusations

Alors que «Wonder Wheel» investit les salles de cinéma européennes, il est accueilli par une valse de critiques, aux Etats-Unis. Outrés, les spectateurs américains promettent de boycotter le film, tant la polémique qui s'agite autour de son réalisateur devient violente. En effet, l'affaire Weinstein et le mouvement «Time's Up» n'ont pas manqué de faire resurgir un passé que Woody Allen aurait certainement préféré garder enseveli. On vous résume:

En 1993, le réalisateur est accusé d'avoir agressé sexuellement sa fille adoptive, Dylan, âgée de 7 ans au moment des faits. Il dément le tout, avec «dédain». Miraculeusement blanchi face à la justice, il lui est toutefois interdit d'approcher la fillette, tandis que son épouse, Mia Farrow, le quitte immédiatement. Quelques années plus tard, il épouse Soon-Yi, la fille adoptive de son ex-femme, dont cette dernière avait découvert des photos dénudées, juste avant la séparation. Cette union aggrave davantage la situation, et la réputation du cinéaste. Cependant, malgré la gravité des accusations, le royaume d'Hollywood feint d'oublier, et n'exclut pas Woody Allen de ses titres de noblesse.

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La roue tourne

Mais aujourd'hui, alors que les voix féminines s'élèvent, impossible de garder le silence. En décembre 2017, Dylan renouvelle ses accusations et accorde sa toute première interview télévisée. Les erreurs passées refont surface, et découvrent une époque où l'agression sexuelle est sur toutes les lèvres. Colin Firth, Selena Gomez, Marion Cotillard, Rebecca Hall...: tous promettent de ne plus jamais travailler avec Woody Allen, 82 ans, et avouent leurs immenses regrets d'avoir accepté de jouer dans ses films. La rumeur annonce même que la prochaine comédie du réalisateur de 82 ans, «A rainy day in New York», ne sortira même pas en salles (et ses acteurs ont même reversé tout leur salaire à l'association «Time's Up»). L'avenir s'annonce noir pour Woody, dont certains prédisent déjà la «fin», toute proche, et nullement liée à l'âge de la retraite.

Critique du film

Notons tout de même que «Wonder Wheel» rassemble à l'écran le duo étonnant que forment la légendaire Kate Winslet et l'inattendu Justin Timberlake.

Dans ce 47ème long-métrage, Woody Allen s'offre une nouvelle plongée nostalgique dans la période des années 30 à 50, qui ont servi de décors à tant de ses films. Ainsi, il revient à Coney Island, la plus célèbre plage de la ville de New York où se déroulait la scène d'ouverture d' «Annie Hall», peu après la Seconde guerre mondiale.

La fête foraine installée à l'année à deux pas de l'océan complète le décor, qui a d'ailleurs assez peu changé depuis cette époque.

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Kate et Justin, alias Ginny et Micky

Au centre de cette intrigue à quatre personnages principaux, qui a souvent des airs de théâtre filmé, se trouve Ginny, une mère de famille quadragénaire (incarnée par Kate Winslet), pour qui Woody Allen a écrit le rôle.

Serveuse dans un «diner», établissement de restauration rapide typique des Etats-Unis des années 40 et 50, Ginny n'a pas renoncé à ses rêves d'actrice, qu'elle fut jadis dans de modestes productions. Il y a «beaucoup de confusion en elle», a décrit l'actrice britannique durant une intervention lors du festival du film de New York.

Passe par là la jeunesse de Mickey (Justin Timberlake), maître-nageur sauveteur qui la séduit sans difficulté, grâce à son physique avantageux mais surtout à ses aspirations artistiques. Elle «lâche tout dans l'espoir de quelque chose de nouveau, ailleurs, mais c'est un rêve impossible, inatteignable, intouchable», explique Kate Winslet.

Sa belle-fille, Carolina (Juno Temple), adulée par son mari Humpty (Jim Belushi), va bousculer, involontairement, ses dernières illusions et la faire basculer dans le drame.

Une héroïne intense

Ce portrait de femme abîmée par ses propres erreurs, qui se débat vainement pour s'extraire de sa condition, est joué avec inspiration par Kate Winslet, dont c'est la première collaboration avec Woody Allen. En 2005, le réalisateur lui avait proposé le rôle de Nola Rice dans «Match Point», qu'elle avait décliné pour se consacrer à son jeune fils, âgé alors de quelques semaines.

Son intensité dans la peau de Ginny tient le film, qui souffre parfois d'un manque de rythme et peine à retranscrire l'urgence dans laquelle se trouvent théoriquement les personnages. La lumière et les couleurs, souvent intenses, sont aussi un élément majeur de «Wonder Wheel», jusqu'à matérialiser les rebondissements du récit.

Le film est produit par Amazon Studios et est le premier distribué seul par le bras artistique du géant de la distribution en ligne.

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