Je n’écris qu’un édito par semaine, alors mon père est persuadé que je ne fais rien de mes journées – heureusement que c’est moi la rédactrice en chef, ça m’évite des ennuis avec la hiérarchie, pense-t-il. En vrai, je fais deux ou trois autres choses en plus, comme discuter avec les journalistes des sujets qu’on va traiter, de comment on va les traiter, et puis de quelles photos on va mettre. Et après je relis le mag, en enlevant les « il y a un mois en arrière » (ça allait pas être en avant, hein), tous les adverbes, et quelques bricoles qui pourraient nous valoir des ennuis avec la justice ou le code de déontologie. Parfois aussi je fais recommencer. Ce qui m’énerve le plus, c’est les articles où on prend le lecteur pour un imbécile en lui disant ce qu’il doit penser, et ceux qui reprennent des lieux communs plutôt que de les démonter. A Femina, on évite.